Joris Iven |
CHANT DE MOYNALTY
Je me trouve près du tombeau de Maura et regarde par-dessus les collines. Les collines Courbent leur côte dans Moynalty et se sont couchées très près l’une de l’autre Pour conserver des générations de secrets. Le lierre grimpe aux arbres à Moynalty et les arbres étendent leurs branches sur les collines. Ils protègent les morts à Moynalty. Les nuages pendent lourds au-dessus des collines, les prés et les champs. Les nuages pèsent sur Moynalty. Les morts se tiennent à l’abri et peuplent les maisons abandonnées de Moynalty. Ils parlent avec les vivants et mangent dans leurs assiettes à Moynalty. Les maisons ont une dignité égale à celle des arbres de Moynalty. Elles hébergent les morts et les morts vivent à Moynalty. Je me trouve près du tombeau et pince dans tes mains, et dans ceux de ta mère, Maura, à Moynalty.
Traduction : Bernard de Coen
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